Comme il nous est bon de nous réjouir à nouveau en ce premier jour de novembre ! Je ne parle pas du 2 novembre qui va nous rappeler la douleur d'avoir perdu un être et nous ramener à l’œuvre de miséricorde spirituelle qui consiste à prier pour les défunts.
Que notre foi en la divine Miséricorde nous garde dans une grande espérance pour leur salut éternel. Aujourd'hui nous célébrons un grand jour de fête en l'honneur de tous les saints et l'antienne d'ouverture affirme que les anges se réjouissent avec nous.
Gloire à Dieu qui a créé myriades de myriades d’anges ! Gloire à Dieu qui a couronnés une foule innombrable de saints et de martyrs !
Gloire à Dieu qui nous a sauvés pour que nous puissions nous aussi un jour, être au Ciel avec lui. Cela est possible en désirant l'abondance de sa miséricorde. Une telle multitude de Saints intercède pour nous et nous les remercions humblement.
Par notre baptême nous avons reçu « le sceau qui imprime la marque du Dieu vivant » Nous y puiserons la force de tenir bon dans les épreuves.
La première lecture nous parle de 144000 « serviteurs de notre Dieu » en fait un multiple de 12 en référence au 12 tribus d'Israël.
(120 × 120 = 12 × 12 × 100 = 144 000)
Ce chiffre n'indique pas une limite au nombre de ceux qui étaient marqués du sceau sur le front, il indique la continuité du projet divin depuis l'élection d'Israël jusqu'à l'Église du Christ.
D’ailleurs l’Église accueille sans cesse et sans limite ceux qui deviennent enfants de Dieu, qui lavent leur robe et les blanchissent dans le Sang de l'Agneau.
Ceux-là sont héritiers du royaume, cohéritiers avec le Christ.
Pour les vivants de cette terre, cette réalité sera manifestée pleinement quand nous verrons Dieu ; c'est notre espérance, c'est aussi notre combat de maintenant. L'ennemi est sans repos mais pourquoi Dieu le laisse-t-il faire ?
Des chrétiens meurent martyrs aujourd'hui encore et plus que jamais, ils vivent la grande épreuve, Jésus a parlé d’eux dans les béatitude :
« Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l'on vous percute et si l'on dit faussement toutes sortes de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux !»
Celui qui proclame le nom de Jésus devant les hommes sera couronné devant les saints du Ciel. Alors on peut se demander pourquoi le génie maléfique du Mal, incapable de bien, pourquoi persécute-t-il les chrétiens ?
En fait, au jugement dernier, il devra admettre avec une honte désespérée qu’il a contribué grandement à la sanctification et donc à la glorification d'une multitude de saints, de martyrs, de vierges, de bienheureux qui jouissent du Paradis.
Jésus prononcera la sentence sans appel : les brebis à sa droite, les boucs à sa gauche, comme il l’a annoncé, ceux qui auront cru en lui vivront éternellement avec lui, ceux qui n'auront pas cru en lui connaîtront la seconde mort, la seule que nous devons craindre, mais celui qui aime ne craint pas !
J'ai peur pour mes enfants, j'ai peur pour les filles de la communauté disait par exemple la mère supérieure du Carmel de Compiègne. En fait, il faut craindre seulement pour leur état de grâce.
Nous les prêtres, nous devons craindre d'être trop silencieux comme nous le rappelle notre évêque dans son dernier livre.
En effet, nous ne sommes pas là pour faire plaisir à l'humanité mais pour la sauver à travers le Christ, il faut en être convaincu.
En Isaïe 56, il est question de chiens incapables d'aboyer ce qui fait que ces chiens sont aussi inutiles que du sel sans saveur, jeté et piétiné par les gens.
Celui qui est incapable d'aboyer est tenu par le désir de plaire, il n'ose plus dire la vérité qui permet de garder le troupeau et de le protéger or nous sommes là pour élever la voix comme l’a fait Jésus quand il faut être intraitable avec le mal et le péché.
Face à la dureté de cœur, Jésus savait montrer un visage sévère et exigeant comme nous le lisons dans les évangiles par contre il est vraiment heureux de nous inviter à la sainteté pour que nous fassions un jour partie de « la foule immense venant de toute nations, tribus peuples et langues. »
Ce sera le temps d'être « debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches et avec des palmes à la main. »
Maintenant c'est un temps pour être à genoux dans les épreuves, mais un jour, dit la première lecture, ce sera le temps d’être prosternés devant Dieu avec « tous les anges », face contre terre, - un temps ils sont debout, un instant après ils se prosternèrent devant Dieu et « ils disaient :
« Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »
Pour le moment, nous avons besoin de redonner ce qui est le fondement de la sainteté du peuple de Dieu c’est à dire la prière, l'Eucharistie, la confession, l'écoute de la Parole de Dieu et enfin l'annonce de la Bonne Nouvelle.
Je rappelle au passage combien c’est beau de voir le corps de Carlo ACUTIS comme en sommeil derrière une vitre alors qu’il a quitté ce monde en 2016 ; survêtement, basket et beau visage ! Je suis heureux, disait-il, car je n'ai pas perdu une minute à vivre loin de Dieu. « La messe est mon autoroute pour le Ciel » voilà ce qu'il disait à sa mère ! Il y avait plein de monde à son enterrement comme pour Pier Giorgio FRASSATI, un autre italien parti lui, à l’âge de 24 ans, le 4 juillet 1925 !
L'amour démultiplie la fécondité spirituelle.
Amen.
