Paroisse de Puyoô et Notre-Dame d'Abet

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HOMELIE ANNEE B 2020/2021

27ème dimanche du temps ordinaire.

Dimanche 3 octobre 2021

Jésus est à nouveau mis à l'épreuve par les pharisiens et voici leur question :

« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »

Bien sûr le mariage existait avant la venue de Jésus et il a existé dans toutes les civilisations.

En arrivant avec cette question piège les adversaires de Jésus lui donnent finalement l'occasion d'exposer la doctrine qu'il juge opportun d'enseigner. Les Juifs admettaient sans difficulté la licéité du divorce. La discussion ne portait que sur le motif. On peut renvoyer « Pour n'importe quel motif ? » ou faut-il un motif un peu crédible quand même, ne pas être trop macho !

Je cite à nouveau saint Jean-Paul II : « Si dans le paganisme, la femme était considérée comme un objet de plaisir, une marchandise, un capital de travail, dans le judaïsme elle était marginalisée, avilie. »
> « Jésus a toujours manifesté la plus grande estime, le plus grand respect pour la femme, pour toute femme ; et il a été particulièrement sensible à sa souffrance. Passant outre aux barrières religieuses et sociales de son temps, il a rétabli la femme dans sa pleine dignité de personne humaine, devant Dieu et devant les hommes... »

Aussi la réponse de Jésus ne va pas aller dans le sens des pharisiens :
On ne peut pas se séparer. Personne ne pouvait s'attendre à une réponse aussi radicale ; nous retrouvons le radicalisme évangélique qui dit que c'est comme cela et d'autre part le mariage c'est un seul homme et une seule femme, et rien d'autre. L'étonnement des pharisiens a dû être extrême puisque la réponse de Jésus dépasse de beaucoup la question.

Jésus ramène le mariage à son indissolubilité première, telle qu'elle est définie dans la Genèse.
Dieu les fit homme et femme et ils deviennent une seule chair par le mariage.

Ils le deviennent et ils le demeurent.

Affirmation du Seigneur : « ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. » Le texte de Moïse est dépassé par le principe suivant qui est que l'homme appartient aux conditions de droit et de fait où l’a établi son Créateur.

Moïse a donné une tolérance en raison, je cite : « de la dureté de votre cœur. »

La dureté du cœur de l'homme n'est pas la règle divine et il est logique que Dieu incréé et Créateur fixe souverainement les lignes morales de notre vie.

L'homme est l'homme, la femme est la femme et la femme mérite que l'homme quitte père et mère pour fonder une nouvelle famille.

Si Dieu l'a décidé, il faut s'y tenir. C'est tout de même bien Dieu qui a créé dans la distinction des deux sexes. Il a formé la femme d'une chair empruntée à l'homme et il a proclamé l'indissolubilité de leur union.

Au sujet du passage qui dit : tiré du coté de l’homme, il est certain que Dieu peut créer de rien, ce qui est tellement beau c’est que Dieu plaça la femme au côté de l'homme et que l'homme doit rester dans l'émerveillement du commencement.

Émerveillement d’Adam face à la première femme.

Émerveillement des fiancés au commencement de leur amour même si l’un a pu être amoureux avant l'autre, peu importe il n'y a pas à renvoyer son conjoint au bout de X temps.

Adam avait parlé dans un transport de joie prophétique : « voici l’os de mes os et la chair de ma chair. »

Il parlait poussé par l'Esprit, au nom du Créateur, en proclamant son œuvre et sa pensée. Sur le modèle de cette unité du commencement est fondée l'indissolubilité du mariage.

L'union de descendance et de filiation est moins intime que l'union conjugale c'est pourquoi l'homme peut quitter père et mère mais pour s'attacher pour toujours à son épouse et les enfants à leur tour quitteront le foyer pour fonder leur propre famille.
Et ce n'est qu'en apparence que les uns et les autres sont deux, car ils sont deux dans une même chair.

Que l'homme n'ait donc pas la témérité de séparer ce que Dieu a uni.

Le texte de la Genèse est commenté par le Seigneur lui-même puis par son apôtre dans l'épître aux Éphésiens où Saint-Paul donne le mariage comme le signe d'une union bien plus intime encore et bien plus haute qui est celle du Christ et de son Eglise. (Ephésien verset 25 à 33).
Les pharisiens avaient interrogé sur la nature des motifs qui justifient le divorce et voici que le Seigneur leur répond qu'il n'y a jamais de motif suffisant pour le divorce. L'indissolubilité est de droit divin.
Moïse pourtant autorisé par Dieu se retrouverait-t-il face à une loi nouvelle ?

Et bien non, rien de nouveau, Jésus qui est législateur souverain vient restaurer toute chose. Il rappelle les conditions établies par Dieu dès le commencement, il ramène l'humanité à la perfection du commencement.

La loi du Deutéronome n’a été qu'une concession momentanée accordée à la grossièreté d'un peuple violent. Il fallait épargner des meurtres et des cruautés.

Le verbe ne s'était pas encore fait chair.
Jésus n'avait pas encore soufflé l'Esprit-Saint.

Le mariage n'était qu'un contrat de nature. Il n'avait pas encore atteint la plénitude de sa signification par sa relation « au Christ est à l'Eglise ».
Les disciples ont peur d'avoir mal compris mais Jésus leur confirme que l'épouse appartient toujours à son époux, comme l’époux à son épouse.
Si la doctrine paraît sévère, c'est en tout cas celle du Seigneur et elle a conduit vous le savez beaucoup de couples au bonheur.
Seulement « un contrat de nature » c'est ce qui arrive malheureusement trop souvent quand l'un ou l'autre des fiancés ou même les deux sont tellement pauvres sur le plan spirituel.

Alors nous redisons : viens Esprit-Saint, console et éclaire les situations, libère les familles de tout esprit de division.
Celui qui accueille tout cela comme un enfant, sans orgueil, faisant confiance est déjà dans le royaume des cieux.

Amen


Père Bernard Fort.

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