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Juste avant ce passage de l’Évangile, (au verset 37), Jésus nous demande de ne pas juger et pour nous convaincre que c’est cela qui convient, le Seigneur parle à nouveau en paraboles.
En premier lieu nous avons l'affirmation qu'un aveugle ne peut pas guider un autre aveugle : si quelqu'un n'y voit pas bien ou pas du tout, comment aura-t-il un jugement juste ?
Si cet homme prétend guider son frère, ils vont tomber tous les deux dans un trou. Voilà un aveugle qui croit avoir assez de jugement pour enlever la paille qui est dans l'œil de son frère.
Jésus veut nous dire que celui-ci souffre d'un aveuglement bien plus grave. Alors comment être soi-même bon disciple pour pouvoir bien corriger ou aider les autres ?!
Saint Grégoire de Narek né au Xème siècle fut moine théologien et mystique, il est docteur de l’Église, nous l’avons fêté jeudi dernier (27 février).
Voilà un homme rempli de sagesse et d’intelligence ! Ayant reçu la grâce d’enseigner la vie mystique, ainsi nous demandons à l’école de ce saint et de bien d’autres, la grâce d’avoir l’art de parler avec le Seigneur pour mieux conseiller !
Saint Luc a commencé par affirmer qu'il ne faut pas juger ni condamner : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. »
Le disciple n'est pas au-dessus de son maître. Un frère, une sœur disciple du Seigneur, peut effectivement avoir besoin de moi, également disciple du Seigneur.
Quand on a la responsabilité de guider son frère, c’est une tâche assez redoutable. Pensons à un père abbé, à un père spirituel, mais aussi à tout parents.
La nécessité d'être soi-même bon disciple s’impose, afin de corriger ou d’élever les autres.
Attention car un mauvais maître fera un mauvais disciple ! Jésus dit qu'il chuteront tous les deux tandis qu’un bon maître fera un bon disciple.
Ceci est illustré par la parabole de l'arbre car en effet chaque arbre se reconnaît à son fruit : si l'arbre est bon il ne produit pas du mauvais.
Des épines ne donneront jamais des figues ni du raisin.
Quand on sait que la Bible fait un rapprochement entre les épines et le péché, nous saisissons bien que le pécheur ne peut pas entraîner les autres vers la sainteté.
Comment discerner si un homme pourra aider un autre homme et bien il y a un tamis pour cela et c'est la langue.
Facile à comprendre : on secoue le tamis et il ne reste que les déchets ainsi après avoir parlé un moment, la langue joue le rôle du tamis c'est-à-dire qu'elle montre les petits côtés.
Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, donc tant que tu ne l’as pas entendu soit prudent. Tu ne peux pas dire cet homme est formidable sans l'avoir entendu. C'est la parole qui fait connaître les sentiments ; les petits côtés ou les gros défauts apparaissent dans les propos !
Le four du potier est lui aussi une sorte de tamis, il est impitoyable envers les vases qui ont des défauts. Quand ils sont mis à cuire, s'il y a un défaut la chaleur du four va le révéler.
De même que la chaleur du four manifeste le défaut du vase, la parole est le tamis, elle manifeste si l’on peut attendre ou non de bons fruits de quelqu’un.
Si les fruits ne sont pas bons, c'est que l'arbre n'est pas bon ; le fruit manifeste la qualité de l'arbre.
Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur. Il n'est pas dit pour autant qu'il faut rejeter celui qui ne semble pas porter de porter de bons fruits.
Il conviendra d'agir en conséquence c’est à dire qu’à un tel je demanderai conseil et à tel autre je confierai moins de choses. Cependant ce n’est pas parce que l’on parle moins à une personne que je l’ignore !
Pas simple, attention les susceptibilités ! En tout cas la seconde lecture nous rappelle que nous avons à prendre une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur et le discernement fait partie des moyens.
Nous y mettrons toute la peine nécessaire car la peine que vous vous donnez n'est pas perdue, merci Seigneur ! Et nous te demandons Seigneur de changer en nous ce qui doit changer.
Viens guérir et bénir ! Pour que nous puissions tous mieux aider les autres à s'élever. Nous le ferons d'autant mieux que nous aimerons prendre pour Maître la Parole de Dieu.
Ainsi que l'enseigne Saint-Paul dans sa seconde lettre à Timothée : « La parole de Dieu enseigne, réfute, redresse et éduque, afin que l'homme de Dieu soit accompli, équipé pour toute œuvre bonne. » (2 Thessaloniciens 3,16-17)
Amen.
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