2ème dimanche de carême.
Isaac signifie « éclat de rire ». C'est la joie et pourquoi penser à la joie alors qu’Abraham et Isaac marchent vers le pays de Morrŷya pour un sacrifice ?
Tout le monde savait en Israël depuis toujours que Dieu refuse absolument les sacrifices humains. Mais comme les peuples voisins le faisait, la tentation fut parfois grande de les imiter !
La peur face à une guerre, le manque de pluie qui peut conduire à la
famine.
Il fallait peut-être faire comme dans le livre Salammbô, de Gustave
Flaubert ?
La réalité c’est que Dieu veut éprouver Abraham pour mieux l'enseigner. Dans sa générosité sa FOI, Abraham était prêt à tout pour plaire à Dieu.
« Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, ton fils
bien-aimé, Isaac et va l’offrir en holocauste, sur
la montagne que je t'indiquerai. »
Abraham se leva tôt, il fendit le bois de l'Holocauste et il se mit en
route.
C'est Isaac qui porte le bois, ce bois fendu qui annonce la croix, qui
annonce notre Salut en Jésus-Christ.
Isaac est la figure du Christ qui porte lui-même sa croix.
C'est le prêtre qui devait porter le bois de l'holocauste mais le Christ
est à la fois la victime et le prêtre.
Ils marchèrent trois jours tous les deux et nous savons qu’ils
marchèrent ensemble pour dire qu'Isaac participe à la fonction sacerdotale.
Isaac s’inquiète, il appelle son père.
Nous avons à l'esprit la plainte de Jésus avant que l'ange de la consolation ne vienne le fortifier. Il faut dire que l’Ange apportait en son calice l'intensité de la prière de Marie.
« Voilà le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l’holocauste ? »
«Père s'il est possible que cette épreuve passe loin de moi ? »
La foi d'Abraham sera bien plus tard la force reçue par Jésus à travers l'Ange de la Consolation. « Dieu saura bien trouver l'agneau pour le l’holocauste », mon fils. De fait, « Dieu n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous ».
La générosité de Dieu est immense car le Verbe s'est fait chair - pour un Dieu quel abaissement !
Le Christ vient et souffre dans sa chair. Il subit la mort dans sa
chair. Il a assumé un corps est une âme, c'est pourquoi il peut subir la
mort dans sa chair .
Le bélier dont parle notre récit de la Genèse en est la figure. Le
bélier et les épines !
Dans le livre de l’Exode au chap 3, nous avons le récit du Buisson Ardent dans lequel est descendu la présence de Dieu. Ce buisson brûle sans se consumer !
La présence de Dieu ne vient pas détruire alors que nous n'étions que
pécheurs. Pensons à la parabole des arbres (livre des Juges 9, 8-15) :
ils se demandent quel arbre va régner sur eux. Le figuier, la vigne ne
veulent pas.
C'est le buisson d'épines qui accepte. Dieu dit par cette parabole que
s’ils veulent un roi comme les peuples voisins, c'est parce que c'est
moi qu'ils rejettent dit Dieu. Or contre tous les péchés d'orgueil
Jésus a accepté la couronne d'épines.
Jésus souffrant est l’Ecce Homo.
Le verbe au contraire c'est-à-dire le Christ selon l'Esprit dont Isaac
est l'image est demeuré Incorruptible.
C'est Jésus Transfiguré !
Qui est celui qui apparait soudain sous une telle blancheur ?
Il n’apparaît plus sous les humbles apparences du quotidien. « Sur
la haute montagne il fut transfiguré devant eux ».
Isaac le préfigure dans la mesure où il ne meurt pas puisque c'est le
bélier qui sera la victime.
Jésus en son corps et cœur sacré souffre et meurt. Il est à la fois
victime et grand prêtre car sa vie nul ne la prend mais c'est lui qui
la donne.
Selon l'Esprit, il offre la victime à son Père, selon la chair c'est
bien lui-même qui est offert. Il est bien vrai homme offert sur l'autel
de La croix.
C’est ainsi que l’autel dans l'église est un élément très important
devant lequel on s'incline car il signifie le Christ autel, prêtre, et
victime.
Dans ton Sang, Seigneur, tu nous a rachetés pour Dieu.
Que devons-nous faire sinon écouter le Père de tout notre cœur. Selon le
premier commandement c'est tout notre être qui doit suivre la Parole
venue de la nuée.
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ».
Nous les hommes, nous pouvons parler et nous taire mais le Verbe ne se
tait jamais. Le Christ est toujours présent et le Verbe parle sans cesse
à l'Eglise et aux âmes. Si les âmes refusent Dieu nous lisons dans Maria
Valtorta livre 3, que c’est une blessure infligée à Dieu.
Quand Dieu parle à Pierre, Jacques et Jean, ils se prosternent. La nuée
indique à Pierre la présence toute puissante de Dieu alors Pierre se tait !
Mais toujours Jésus dit à ceux qui l’aiment :
« Levez-vous, soyez sans crainte .»
Il le dit d'une voix familière qui invite à avoir toujours confiance en lui.
Et pour finir nous disons merci à notre Mère la Vierge Marie pour sa
grandeur d'âme au pied de la croix quand elle sut offrir son Fils au
Père pour notre salut.
Amen
Père Bernard Fort.
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