Paroisse de Puyoô et Notre-Dame d'Abet

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Année C ; 3ème dimanche du temps ordinaire

Dimanche 26 janvier 2025

Textes du jour : https://www.aelf.org/2025-01-26/romain/messe

Le pape François a voulu que ce dimanche soit institué « dimanche de la parole » avec pour objectif de mettre la prédication au service du dialogue _entre Dieu et les fidèles_.

Personnellement j'ajoute souvent une pensée à Notre-Dame : quelles paroles souhaites-tu mettre aujourd'hui Vierge Marie, dans le cœur de tes enfants ?

L’homélie reprend ce dialogue qui est déjà engagé entre le Seigneur et son peuple, ou la Vierge Marie et ses enfants.

La prédication s'appuie sur la conviction que c'est Dieu qui veut rejoindre les fidèles à travers le prédicateur.

Dieu souhaite déployer sa puissance à travers la parole humaine. (cf numéros 135 et 137 dans le texte La joie de l'Évangile - Evangelii gaudium)

C'est tout à fait ce qui est vécu par cette assemblée dont parle le livre de Néhémie. C'est ce que Jésus a réalisé en proclamant : « Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'écriture que vous venez d'entendre. »

C'est le principe même de l'homélie : avec la grâce de Dieu il s'agit d'appliquer au vécu de l’assemblée les messages des lectures proclamées pendant la célébration.
Parce que « ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! »

Et justement Dieu veut parler au cœur et c’est pour cela qu’Esdras qui était prêtre et scribe, ainsi que les lévites qui donnaient des explications dirent à tout le peuple :
« Ne pleurez pas, ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! »

Mais justement ils pleuraient d’être touchés par la Parole de Dieu.

Ils pleuraient tous en entendant les paroles de la loi, et pourquoi pleuraient-ils ?
A quelle période sommes-nous ?
Que s'est-il passé ?

Et bien nous sommes vers l'an 398 av-JC et la majorité du peuple est rentrée d'exil depuis plus d'un siècle (à partir de 538 avant JC)

Les remparts de Jérusalem étaient à peine reconstruits mais il était temps de restaurer les traditions religieuses.

En exil, le peuple juif avait été privé du temple mais il avait pris la bonne habitude de prier en famille.

Il y avait à la maison un culte très souple qui était centré sur _la lecture des textes traditionnels sacrés,_ en particulier le soir du Shabbat.

Esdras trouva cette pratique excellente et il va vouloir la réaliser en grand, il installe une estrade et il invite tous les hommes et femmes et tous les enfants en âge de comprendre pour une lecture publique d'un ensemble de textes.

Il y avait sans doute plusieurs lecteurs successifs depuis le lever du jour jusqu'à midi.

Tout le monde est invité à la joie parce que l'amour de la parole de Dieu sera un rempart plus solide et plus rassurant que les remparts de pierre qui étaient là juste à côté.

Esdras lisait un passage dans le livre de la loi puis les lévites traduisaient en araméen (de Babylone) et ils donnaient le sens en effet, après l’exil le peuple ne comprend plus l’hébreu.

Faire ainsi partie d'une assemblée réunie autour de la parole de Dieu après des années d’épreuves mettait beaucoup d'émotion dans les cœurs.

Esdras avait commencé par bénir le Seigneur ce qui fait penser à nos assemblées de louanges : sois loué Seigneur ! Nous te bénissons, ta loi est parfaite qui redonne vie, ta Parole donne la sagesse aux gens simples.

C'est formidable et le psaume le confirme en faisant lui aussi l'éloge du Seigneur en tant que rocher, défenseur plus fort que les remparts.
« La joie du Seigneur est votre rempart » Donc beaucoup d'émotion, sous l’action de la Parole de Dieu, alors que la paix était revenue.

Ils pleuraient tous en entendant les paroles de la loi! L’heure de midi est arrivée et Esdras a invité tout le monde à aller manger et prendre des boissons aromatisées sans oublier celui qui n'a rien de prêt.

Et voici qu'avec ce passage d’Évangile proclamé aujourd'hui nous sommes en présence d'une autre assemblée émerveillée par les paroles de Jésus.

Le verset 22 suivant dit que « tous lui rendaient témoignage et étaient en admiration devant les paroles pleines de grâces qui sortaient de sa bouche. »

Que s'est-il passé ? Nous étions dimanche dernier aux noces de Cana avec Saint-Jean. Cana est un village et nous continuons dans les villages loin du Temple de Jérusalem avec les sacrifices ; dans les villages on se réunit à la synagogue pour écouter la Parole de Dieu.

Saint-Luc a présenté son Évangile avec ce qu’on appelle le prologue, ensuite la liturgie laisse aujourd’hui les passages sur Jean-Baptiste, sur la Visitation et naissance de Jésus, sur son intervention auprès des docteurs et les tentations au désert.

Avec le chapitre 4,14-21, nous sommes au moment où Jésus inaugure sa prédication à Nazareth là où il avait grandi.

Ce que Saint-Jean fait à Cana, Saint Luc le commence à Nazareth : Jésus proclame qu'il est le Messie attendu, puisqu'il va réaliser les signes dont parle le passage du livre d’Isaïe qu’il vient de lire.

Jésus affirme avec aplomb : « Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'écriture que vous venez d'entendre. »

Ce n'est pas une affaire classée puisque depuis 2000 ans c'est tout le cours du temps à dater du Messie jusqu'à l'éternité qui n'est qu'une année de bienfaits, de rémission, et de salut.

C'est aujourd'hui encore que les pauvres de cœur reçoivent la bonne nouvelle, que ceux qui ont le cœur brisé sont guéris par Jésus, que les cécités disparaissent avec la grâce de Dieu et bien d’autres bienfaits...

L'enseignement de Nazareth continue par l’intermédiaire de tous les prophètes au sens baptismal.

Dieu continue à donner son enseignement qui est sa Parole efficace dans les différentes formes de célébrations ou même à travers des petits groupes :
« Aujourd'hui s'accomplissent ces messages de l’Écriture. »

Amen.


Contact : Père Bernard Fort. Adresse de courriel : contact arobase paroisse-puyoo point fr.
téléphone : 05 59 65 13 47 .

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