Un lépreux, voilà toute une catégorie de personnes qui subit le rejet.
Confère le livre des Lévites d’où nous vient la première lecture.
Le lépreux ne doit pas s'approcher des villes, ni de ceux qui marchent sur les chemins or Jésus grand prophète visite son peuple et le lépreux vient jusqu'à lui, tombant à ses pieds comme pour lui forcer la main, avec une certaine désobéissance à la règle. « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu. »
Jésus rempli de compassion, reste avec ce lépreux à genoux à ses pieds.
Celui-ci le supplie de le purifier ce qui montre tout de même sa foi.
Plus tard Saint-François d'Assise sera exemplaire à l’image de Jésus : alors qu’il se promenait à cheval dans la plaine près d'assise, il trouva un lépreux sur son chemin. Il lui vint un sentiment d'horreur, mais se rappelant qu'il avait décidé de devenir soldat du Christ,
(2 Timothée 2,3 : « Prends ta part de souffrances, en bon soldat du Christ Jésus. » En effet, il faut donner satisfaction à celui qui nous a engagés !)
François sauta de cheval pour embrasser le malheureux et lui donner de l'argent puis à peine remis en selle il s’aperçoit que le lépreux a déjà disparu. François est plein de joie ! Il s'abandonne alors à l'esprit de pauvreté, au goût de l'humilité et aux élans d'une piété profonde.
Il est souvent allé rendre visite aux lépreux, il leur distribuait le nécessaire et saisi de compassion il baisait affectueusement leurs mains et leur visage, il le faisait par amour du Christ crucifié qui fut, selon Isaïe 53,3, objet de mépris, abandonné des hommes…
Nous avons entendu que Jésus fut saisi de compassion, il étendit la main, toucha le lépreux et par l'autorité efficace de sa parole la lèpre quitta cet homme et il fut purifié.
Jésus va ensuite lui parler avec fermeté, attention chose très importante : « Ne dis rien à personne
C’est sans doute à cause de sa proximité avec le lépreux que Jésus est refusé, considéré comme impur. On pourrait encore citer Isaïe pour faire une lecture spirituelle de la situation : nous pensions qu’il était puni par Dieu, or c’était nos péché qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.
Jésus devait rester à l'écart dans des endroits déserts mais heureusement beaucoup eurent assez de foi pour venir jusqu'à lui.
Aujourd’hui Jésus, tellement mis à l’écart de notre société, nous reçoit avec joie alors que nous venons jusqu’à lui !
En Saint Marc, nous avons la guérison d’un homme sourd qui avait de la difficulté à parler. Il était amené par un groupe de gens.
Jésus ayant prié, ses oreilles s'ouvrirent et sa langue se délia et il parlait correctement or Jésus ordonna à ce groupe de ne rien dire à personne mais plus il leur donnait cet ordre plus ceux-ci le proclamaient. C’est un autre exemple de désobéissance ! Pourquoi cet homme n'obéit-il pas à Jésus qui vient de le guérir ?
Si Jésus lui demande le silence c’est pour que la grâce qu'il vient de lui donner puisse s’intérioriser et s’enraciner en lui. On n’est pas obligé de témoigner d'une faveur reçue. Le témoignage ne passera bien que s’il est vécu dans une obéissance amoureuse envers Celui de qui provient la grâce.
Par rapport à la guérison du lépreux, la vraie guérison supposait aussi l'union avec la volonté du Seigneur : vouloir ce qu'il veut, comme Jésus, avec Jésus, jusqu'à ne rien vouloir d'autre que l’accomplissement de la volonté du Père.
Saint-Paul explique tout cela dans sa première lettre au Corinthiens (10 ; 31) : Tout ce que vous faites, faites-le pour la gloire de Dieu. Même quand il s'agit seulement de manger ou de boire ou tout autre action et surtout ne soyez un obstacle pour personne. Le lépreux guéri fut un obstacle pour Jésus à cause de sa désobéissance puisque Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville !
C’est un peu comme aujourd'hui quand la parole du père spirituel ne plaît pas, on va demander l'avis d'un second père spirituel pour tester s’il demande la même chose. Si le prêtre s'est trompé, Dieu lui en demandera compte, et on aura le mérite d'avoir obéi, si on cherche ce qui nous plait il n’y a plus le mérite de l’obéissance !
Je ne cherche pas mon intérêt personnel dit Paul, je cherche l'intérêt de la multitude or tout comme l'obéissance du Christ sauve la multitude à notre niveau obéissance plaît au Seigneur et c’est par notre obéissance que des âmes seront sauvées.
Amen
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